La symbolique, pas plus que les croyances populaires, ne font de différence entre le lièvre et le lapin. Pour certaines civilisations anciennes, le lièvre était un « animal de la lune » car les taches sombres que l’on peut voir sur le disque lunaire ressemblent à un lièvre en pleine course.

Encyclopédie des symboles (sous la direction de Michel Cazenave, La Pochothèque,1996)


auteur-éditeur : www.remy-leboissetier.fr

jeudi 24 octobre 2013

Les boutiques de cannelle, Bruno Schulz [Denoël, 1974]

La poésie, ce sont des courts-circuits de sens qui se produisent entre les mots, c'est un brusque jaillissement de mythes primitifs.
[…] La fonction la plus primitive de l'esprit est la création de contes, « d'histoires »
[…] La poésie reconnaît le sens perdu, elle restitue aux mots leur place, les relie selon certaines significations. Manié par un poète, le verbe reprend conscience, si l'on peut dire, de son sens premier, il s'épanouit spontanément selon ses propres lois, il recouvre son intégralité. Voilà pourquoi toute poésie est création de mythologie, tend à recréer les mythes du monde.
(…) La poésie atteint le sens du monde par déduction, par anticipation, à partir de grands raccourcis et d'audacieux rapprochements (…) Infatigablement, l'esprit humain ajoute à la vie ses gloses – des mythes -, infatigablement il cherche à « conférer un sens » à la réalité. (…) Conférer un sens au monde est une fonction indissociable du mot. (…) Le poète rend aux mots leur vertu de corps conducteurs, en créant des accumulations où naissent des tensions nouvelles.

La mythification de la réalité (Les boutiques de cannelle), Bruno Schulz
traduction de Thérèse Douchy

Barry Flanagan [1941-2009]

Barry Flanagan naît dans le comté de Flint, au nord du pays de Galles. À l'âge de 16 ans, il commence à suivre des cours d'architecture au Birmingham College of Art and Crafts et suit en même temps des cours de dessin. Il apprend par la suite à modeler, à mouler et à tailler la pierre. Il fréquente ensuite différentes écoles de beaux-arts et passe trois mois à la St. Martin’s School of Art, où il suit les cours du soir du sculpteur Anthony Caro.

En 1963, Barry Flanagan épouse Sue Lewis, étudiante en scénographie. Le couple habite d’abord à Bristol puis emménage à Cambridge, dans le comté de Gloucester, pour s’occuper d’un magasin d’antiquités. C'est l'époque des rencontres… Flanagan découvre Alfred Jarry et devient un adepte de sa "science des solutions imaginaires". Il rencontre Joan Miró au vernissage de son exposition à la Tate Galerie. Il crée l’hebdomadaire Silâns avec Rudy Leenders et Alaister Jackson, participe avec Yoko Ono et Tony Cox à "Destruction in Art Symposium" puis réalise en 1966 sa première exposition personnelle à la Rowan Gallery de Londres, galerie à laquelle il restera fidèle jusqu'en 1975.

De 1967 à 1971 il enseigne à la St Martin's School of Art et à la Central School of Art Crafts à Londres et expose dans des institutions prestigieuses à travers tout le Royaume-Uni. Durant cette période, il réalise sa première œuvre en bronze et fait sa première visite à New York à l'occasion d'une exposition à la Fishbach Gallery, suivie d'une visite au Japon en 1970. En 1971 il contribue à un film coréalisé avec Alan Seckers à la Hayward Gallery de Londres.

À partir des années 1980, son œuvre connaît un essor sans précédent. Ses sculptures monumentales investissent les plus grands musées du monde : Londres, Tokyo, New York, Paris… En 1980 a lieu sa première exposition de bronzes à la Galerie Durand Dessert. En 1982, Barry Flanagan avait représenté la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise et exposé un lièvre de 2,50 mètres de long à la Documenta VII de Kassel. En 1984 il participe au Liverpool Garden Festival et produit à cette occasion des sculptures de marbre disposées au Watlington Park, quatre sculptures de bronze ("Baby Elephant", "Hare on Bell", "Nine Foot hare", "Horse and Cougar").

En 1987, après avoir été élu associé de la Royal Academy of Arts de Londres l’artiste s’installe à Ibiza pour, selon ses dires, "débuter une nouvelle vie". En 1993-1994 a lieu une rétrospective majeure sur son œuvre organisée par la fondation "Caixa", la même année il crée en France le Centre de Sculpture à Montolieu, avec Louise Romain et John Cockin. Jusqu'à sa mort, en 2009, il était Président d'Honneur de cette association.